Introduction
Le twang fascine le monde du chant depuis plusieurs décennies. Pour le comprendre et l’apprendre, commençons déjà par l’expliquer.
Le twang est un résultat sonore que l’on pourrait décrire comme pincé, brillant et qui donne de l’éclat à la voix parce que d’un point de vue acoustique, il correspond au renforcement d’une région spécifique (formant) entre les graves et les aigus de notre voix, dont l’oreille humaine est particulièrement sensible.
Bien que certaines personnes le fassent naturellement, c’est quelque chose que l’on ajoute au son de notre voix et que l’on peut donc doser.

Qu’est-ce que le twang en chant et d’où vient ce terme ?
Le terme “twang” trouve ses racines dans plusieurs domaines.
En linguistique, il désigne un accent régional marqué, comme le “texan twang” caractéristique du sud des États-Unis. (Et ce n’est donc pas un hasard si on le retrouve abondamment dans la musique country).
Dans le domaine du chant, William Vennard fut le premier à le décrire scientifiquement dans son ouvrage “Singing: the Mechanism and the Technic” (1968). Jo Estill s’est ensuite approprié ce concept pour l’intégrer à son modèle d’enseignement.
Et depuis, de nombreux chercheurs ont étudié le twang, tant pour le chant que pour la thérapie vocale.
Comment fonctionne le twang : l’aspect physiologique
Il est d’usage de penser que la production du twang repose principalement sur le rapprochement de la partie haute du larynx et le clapet que forme l’épiglotte, formant comme une mini caisse de résonance dans la gorge.
Autrement dit, une caisse de résonance dans une caisse de résonance!

Mais attention! Le twang est d’abord un résultat acoustique et il est possible de l’obtenir de diverses manières autre que celle que nous venons de décrire.
Quoi qu’il en soit, outre le côté pincé, et brillant du son qu’il produit, le twang favorise l’accolement des cordes vocales, contribuant ainsi à l’augmentation du volume sonore.
C’est pour cette raison, que l’on dit que le twang permet de créer du volume sans effort et que l’on va le retrouver, à tort ou à raison, dans d’autres techniques comme le belting.
Twang et Belting
Oui, il est courant d’associer le twang au belting, notamment dans certaines pédagogies comme Estill ou CVT, qui l’intègrent comme l’un des éléments permettant d’augmenter la puissance vocale sans surmenage. Jo Estill elle-même soulignait que le twang pouvait amplifier la voix de manière efficace tout en réduisant la fatigue. Dans ce cadre, le twang devient un outil pour stabiliser les pressions, améliorer l’accolement des cordes vocales.
Mais cette association mérite d’être nuancée. Le belting ne repose pas nécessairement sur le twang, ni sur une seule manière de produire celui-ci. Certaines écoles recherchent un twang très affirmé dans les aigus, d’autres préfèrent des formes plus ouvertes ou plus sombres. Il serait donc plus juste de dire que le twang peut être présent dans le belting, parfois même essentiel à son équilibre, mais qu’il n’en est ni le cœur ni la définition.
Twang, squillo, ring, formant du chanteur: mêmes bases, usages différents
Dans le chant classique, on parle souvent du formant du chanteur — aussi appelé squillo en italien ou ring en anglais. Cette notion désigne une caractéristique acoustique particulière : une concentration d’énergie sonore dans une plage de fréquences située autour de 2,5 à 3 kHz. C’est ce pic dans le spectre qui permet à une voix lyrique de se faire entendre par-dessus un orchestre, sans microphone.
Cette découverte est notament due au chercheur suédois Johan Sundberg, qui dans ses travaux (notamment The Acoustics of the Singing Voice) a montré que ce formant est produit par un agencement spécifique du conduit vocal, notamment par le rétrécissement de l’espace entre l’épiglotte et les aryténoïdes… Cette même zone qui entre en jeu dans la production du twang. D’un point de vue physiologique, les deux phénomènes reposent donc sur une mécanique très similaire.
Mais il est important de faire une distinction.
Le formant du chanteur (au sens strict) est une exigence acoustique fondamentale du chant classique : il constitue la base sonore même de cette esthétique, permettant au chanteur de projeter sa voix sans amplification dans une salle de concert, face à un orchestre. Le twang, quant à lui, est un effet sonore que l’on peut doser, modeler, styliser, et que l’on retrouve dans une multitude d’esthétiques vocales : rock, pop, gospel, comédie musicale, blues…
Autrement dit, même si le twang et le formant du chanteur partagent une base anatomique commune, ils ne recouvrent pas les mêmes réalités acoustiques ni les mêmes objectifs musicaux. L’un est une composante structurelle essentielle des styles de chant classique, l’autre un outil expressif que l’on peut moduler à volonté.
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Le twang ? Nasillard ? Nasalité ?
Une confusion fréquente existe entre twang et nasalité. Il est d’usage de penser que le twang c’est nasillard.
Mais la nasalité résulte de l’abaissement du voile du palais et tend plutôt à adoucir le twang.
Twang et nasalité sont donc indépendants: on peut produire du twang avec ou sans nasalité.

Comment apprendre le twang efficacement ?
Si vous cherchez à apprendre le twang, l’essentiel des approches consistent à faire des imitations: un rire de sorcière, miaulements de chat, cancans de canard, bébé qui pleure…
Des approches qui ne sont pas mauvaises en soi, mais qui ne suffisent généralement pas à une véritable intégration de la technique.
Ces imitations peuvent produire un son qui ressemble au twang, mais cela ne signifie pas que vous avez intégré les coordinations corporelles nécessaires pour le reproduire librement, sans tension ni contrainte. Il est facile de copier un effet — plus difficile de le faire sien.
Ce type d’approche peut donner une première idée, mais il manque souvent un travail d’observation fine, de perception interne et de compréhension du geste vocal. Sans cette exploration, vous risquez de “faire le son” sans en posséder le mécanisme, ce qui rend le twang instable ou difficile à doser dans la pratique réelle. (J’explique cela dans cet article sur les tutoriels Youtube)
L’apprentissage efficace du twang nécessite une exploration personnelle approfondie. Chaque voix étant unique, il faut entrer dans un processus où il s’agira de sentir les éléments qui entrent en jeu dans l’élaboration des diverses manières de produire du twang.
C’est par ce biais que vous pourrez facilement doser comme vous le souhaitez le résultat sonore twangy, et l’intégrer comme vous le souhaitez, n’importe où dans votre voix, dans n’importe quelles chansons, et dans tous les styles.
En comprenant mieux ce que vous faites et sentez, vous développerez une technique qui sera la vôtre, unique et personnelle, et qui vous correspond.
Et cet objectif, c’est ce que je vous propose dans la formation et ses cours de chant en ligne 👇
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L'essentiel de cet article
Le twang est une qualité sonore brillante, pincée, métallique, qui, pour des raisons acoustiques, permet d’augmenter le volume vocal. C’est un effet acoustique que l’on peut doser selon les styles.
Non, en effet, on entend souvent dire que le twang c'est ce côté nasillard dans la voix. Mais ce sont deux choses différentes. La voix nasillarde vient d’une résonance excessive dans les voies nasales, tandis que le twang est un effet acoustique lié à un rétrécissement précis dans le larynx, produisant un son brillant et pincé. On peut avoir du twang sans aucune nasalité.
Non. Le twang ne dépend pas de la nasalité. On peut produire du twang avec ou sans abaissement du voile du palais, ce sont deux phénomènes distincts.
Oui, si on veut! Il aide à projeter la voix avec moins d’effort, en favorisant l’accolement des cordes vocales et une meilleure efficacité acoustique.
D’un point de vue physiologique, le twang et le formant du chanteur reposent sur un même agencement du conduit vocal. Cependant, le formant du chanteur est une exigence acoustique du chant classique, tandis que le twang est un effet modulable dans différents styles vocaux.
Il faut aller au-delà des imitations et explorer les sensations internes, pour comprendre comment produire et doser le twang de manière saine et personnelle.
Oui, mais cela demande un travail d’exploration adapté à chaque voix. Certains le font naturellement, d’autres doivent le découvrir et l’apprivoiser.
Les vidéos peuvent aider à repérer le son, mais pas à l’intégrer. Sans accompagnement ni perception fine, on risque de copier sans comprendre le geste.
Parce qu’il permet de colorer la voix, de gagner en clarté et en projection, sans perdre de contrôle ni se fatiguer, ce qui en fait un outil polyvalent.