Introduction
Beaucoup de chanteuses et chanteurs cherchent à savoir quel est leur type de voix. Soprano, alto, ténor, baryton… Ces classifications, héritées du chant lyrique, sont souvent perçues comme un repère essentiel pour mieux comprendre sa voix et choisir un répertoire adapté. Mais cette quête soulève une question: est-il réellement utile de se ranger dans une catégorie vocale ?
Dans les musiques actuelles, la classification des voix semble parfois plus contraignante qu’éclairante. Faut-il vraiment connaître son type de voix pour chanter ce que l’on aime? Peut-on dépasser ces étiquettes et explorer librement son potentiel vocal?
Définitions
Tessiture vocale:
La tessiture vocale désigne généralement l’ensemble des notes qu’un chanteur peut produire confortablement, c’est-à-dire avec aisance et sans contrainte excessive sur sa voix.
Ambitus:
L’ambitus vocal correspond à l’étendue totale des notes qu’un chanteur peut atteindre, de la plus grave à la plus aiguë, même si certaines notes sont en dehors de la tessiture et nécessitent un effort particulier ou une technique avancée pour être émises.
Les classifications des voix: basse, baryton, ténor, alto, mezzo, soprano
Nombreux sont celles et ceux qui accordent une grande importance à la classification des voix, tant pour eux-mêmes que pour les autres. Comme souvent dans le domaine du chant, cette catégorisation provient du chant lyrique, où elle permet de déterminer quels répertoires et pièces musicales conviennent le mieux à chaque type de voix.
En plus de son caractère subjectif, cette classification ne prend pas en compte un élément fondamental: la voix évolue tout au long de la vie. À l’adolescence, la mue transforme radicalement la tessiture et le timbre. Même une fois adulte, la voix continue de se modifier. Plus tard, le vieillissement peut aussi affecter certaines caractéristiques vocales. Ainsi, se définir strictement dans une catégorie vocale revient à figer un instrument qui, par nature, est en perpétuelle évolution.
Les défenseurs de cette classification affirment qu’interpréter un répertoire inadapté à sa voix peut être nuisible. Mais derrière cette volonté de protéger la voix des exigences excessives se cache également un parti pris esthétique et subjectif. En effet, cette catégorisation repose autant sur des critères acoustiques (intensité, couleur) que sur des considérations mécaniques (tessiture, points de passage entre les mécanismes vocaux).
Qu’importe qu’on vous catégorise ténor lyrique ou ténor dramatique si vous souhaitez chanter du Bruno Mars ou du Alain Souchon. Qu’importe que l’on vous étiquette mezzo-soprano léger ou contralto si vous voulez interpréter du Barbara ou du Alicia Keys. Dans les musiques actuelles, ces classifications perdent de leur pertinence: chacun devrait être libre d’explorer son potentiel vocal sans être enfermé dans une case.
Par ailleurs, ces classifications sont loin d’être universelles. Dans de nombreuses traditions musicales, comme le gospel, le chant indien ou certaines musiques traditionnelles, la voix n’est pas enfermée dans des cases. On se concentre davantage sur la puissance, l’ornementation, la couleur vocale ou la capacité d’adaptation à un style, plutôt que sur une catégorie figée. Ce qui prouve bien que ces classifications sont une construction culturelle et non une nécessité vocale.
Si l’on considère uniquement les capacités mécaniques de la voix, il faut garder à l’esprit qu’elles ne sont pas figées mais évolutives. Certes, certaines caractéristiques morphologiques influencent notre aisance vocale dans certaines tessitures, mais cela ne signifie pas que nous sommes limités de manière absolue.
Atteindre une note aiguë avec puissance sera plus naturel pour certains que pour d’autres, tout comme une voiture de sport atteint plus facilement des vitesses élevées qu’une citadine. Mais cela ne signifie pas qu’une citadine ne peut pas y arriver….
Reste à apprendre à le faire et non s’enfermer dans un étiquetage qui aura tendance à limiter la progression et l’apprentissage plus qu’autre chose..
Dans une chorale ou un ensemble vocal
Beaucoup de choristes sont déstabilisés lorsqu’ils intègrent une nouvelle chorale et qu’on leur attribue un pupitre différent de leur précédent groupe. Un chanteur classé mezzo-soprano dans une chorale peut se retrouver alto ailleurs.
Cela illustre bien la subjectivité de ces classifications et montre qu’il ne s’agit pas d’une science exacte. Si ces regroupements facilitent l’harmonisation des voix dans un chœur, ils ne doivent pas être considérés comme des catégories immuables et rigides.
Il est important de rappeler que ces classements sont avant tout des outils pratiques et non des verdicts définitifs sur les capacités vocales.
